Les raisons qui poussent les individus ou les couples à recourir à la thérapie pour résoudre un trouble ou surmonter le malaise qu’ils ressentent sont différentes et variées. Beaucoup pensent que ce sera facile et qu'ils n'auront pas à se battre pendant le processus, d'autres, pour toutes sortes de raisons personnelles, résisteront au(x) changement(s) qui leur est(sont) proposé(s) par le thérapeute.
Quelles raisons incitent une personne/un couple(*) à ne pas suivre les propositions de changement du thérapeute? Qu'est-ce qui pousse parfois les patients/les couples à mettre fin à la relation thérapeutique avec le sentiment de ne pas avoir atteint les objectifs? Voici les principales raisons pour lesquelles la thérapie peut ne pas fonctionner.
SOMMAIRE
1. Le manque de ressources du patient/du couple
Un patient/un couple peut nécessiter une formation émotionnelle préalable s'il n'a pas développé de compétences en intelligence émotionnelle ou atteint un niveau de maturité émotionnelle suffisant au regard de ce que la thérapie nécessite. D'autre part, il peut avoir une faible capacité culturelle ou intellectuelle qui lui rend difficiles d'accès les outils proposés par le thérapeute. Ces situations sont cependant rares, par contre, les suivantes le sont beaucoup moins, surtout les points 2, 3, 4, 5 et 7, que je rencontre le plus fréquemment tant en thérapie individuelle qu'en thérapie de couple.
2. Le patient/le couple cherche à sortir de sa situation sans effort ni implication
La thérapie implique un certain engagement de la part du patient/du couple pour pouvoir progresser. Elle nécessite une implication active du patient . Si le patient/le couple ne pratique pas les exercices ou n'applique pas les stratégies qui sont travaillées pendant les sessions, cela ne s'améliorera guère.
3. Le patient/le couple n'accepte pas la parole du thérapeute
Le patient/le couple peut ne pas accepter que le thérapeute lui dise certaines choses. Il peut également ne pas accepter que le thérapeute remette en question ses croyances ou ses principes . Or, si une personne est sur la défensive, il est difficile de la persuader de s’améliorer.
4. Le manque de motivation du patient/du couple
Si le patient n’est pas motivé, il est difficile pour la thérapie d’être efficace. La motivation peut également être perdue aux cours des séances si de grands changements dans le mode de vie sont exigés ou lorsque le changement n'est pas immédiat. Une amélioration de la situation du patient/du couple nécessite le plus souvent des remises en question de comportements ou d'habitudes profondément enracinées, ce qui demande du temps et des efforts.
5. La résistance au changement
Le résistance au changement il s'agit d'une résistance plus ou moins consciente. Par exemple, le patient/le couple ne veut pas perdre l'aide thérapeutique (dépendance psychologique vis-à-vis du thérapeute) ou anticipe les conséquences négatives après le changement et/ou la perte des bénéfices secondaires de la situation qu'il vit et qui le fait souffrir.
6. L'environnement favorise le maintien du problème
Certains environnements ou comportements de proches nuisent à l'évolution du patient/du couple . Par exemple, une personne qui souhaite améliorer ses problèmes d'alcool et qui entretient des amitiés qui encouragent la consommation d'alcool aura très probablement des difficultés à tirer le meilleur parti de sa thérapie.
De plus, certaines circonstances affectent indirectement la thérapie, telles que des conditions détériorés sur le lieu de travail ou une situation familiale compliquée.
7. Les croyances erronées du patient/du couple sur la thérapie
Il existe de nombreuses croyances erronées qui peuvent entraver le processus de thérapie. Par exemple, avoir peu d’attentes de succès (ex:"J'y vais, mais cela ne sert à rien", "J'y vais parce que quelqu'un m'y pousse") ou des attentes trop élevées vis-à-vis de la thérapie (la thérapie = coup de baguette magique), croire que les résultats seront donnés rapidement,... La thérapie a pour objectif d'accompagner et de proposer au patient/couple des pistes à la fois pratiques et de réflexion pour travailler par soi-même et pour soi-même (autonomie) à son bien-être et à la résolution des problèmes qui se présentent. En effet, aucun thérapeute ne peut tenir par la main le patient/couple dans sa réalité quotidienne!
8. La relation de confiance thérapeute-patient/couple n'est pas construite ou a été trahie
La confiance est une composante essentielle de la relation patient/couple–thérapeute.
Entreprendre un travail thérapeutique n'est possible que pour celui qui a compris que les causes de son "malheur "ne résident pas à l'extérieur de lui-même. Quand il l'a compris, il est prêt à se remettre en cause.
Pour ce faire, la confiance qu'un patient/un couple a en son thérapeute et inversément est la condition qui va l'aider à entreprendre ce travail. S'il utilise cette confiance pour valider et justifier ses propres schémas de dépendances, il se trahit lui-même et trahit la relation de confiance.
Le thérapeute a de l'intérêt pour le patient/le couple: il l'aide à s'interroger sur ce qu'il vit et sur la manière dont il s'y prend pour le vivre. En effet, le thérapeute ne s'occupe que très peu de l'idée de bien et de mal: il ne juge donc pas le patient/le couple, il considère ce qu'il fait et vit avec bienveillance.
La trahison est cependant inhérente à toute relation. Nombreuses sont les raisons poussant à cacher des informations, à dire des demi-vérités à son thérapeute ou même à se cacher la vérité à soi-même.
Il est très important qu’il existe une bonne relation de communication et compréhension entre le patient et le thérapeute, cela produit une bonne alliance thérapeutique. Mentir à son thérapeute est contre-productif.
(*) A noter qu'en ce qui concerne le couple, il s'agit le plus souvent de l'attitude d'un des conjoints que des deux simultanément, ce qui peut créer ou révéler une discordance supplémentaire à l'intérieur du couple.
